Échantillons, lecture performance de Véronique Vassiliou
De quoi l’écrivain et poète Véronique Vassilliou nous entretient-elle dans son livre Échantillons : d’une autobiographie par le vêtement, d’une histoire ou d’une image ?
Elle collectionne, assemble, observe, aligne, bricole, fabrique… Elle vise l’intime et la constitution d’une langue, accomplit des montages, des jeux sémantiques, sans jamais abandonner le recul d’une certaine forme d’humour.
Véronique Vassiliou tente de questionner les expériences poétiques possibles. Elle propose une autobiographie par le vêtement, et raconte son histoire par ses peaux, ses surfaces, ses enveloppes.
Voici un livre-robe, en forme de patron, de pièces à monter.
Le point de départ fut une autobiographie par le vêtement. Raconter son histoire par ses peaux, ses surfaces, ses enveloppes. Ses robes de chambre, à l’instar de la pomme de terre… On se souvient du Banquier mis à nu, Matthaüs Schwarz, qui collectait des autoportraits commandés à des peintres, de la petite enfance à la mort. Le vêtement était le marqueur du temps, le signe dont il fallait garder mémoire.
Une liste d’autoportraits de pied en cap, de l’enfance à nos jours, aurait versé dans l’autofiction nombriliste. Le « Je » a donc disparu de ce livre au profit d’un pronom personnel figuré. Un indéfini collectif. Car l’aventure du vêtement est celle de tous.
Échantillons se déroule en une série d’instantanés, en noir et blanc, en couleur. Où couture et écriture sont les recto verso d’un même exercice. Où les trous prennent leur importance, les reprises figurent les ratures, où les pièces s’assemblent pour former un tout.
Échantillons est un vêtement étrange, mi-robe mi-nature morte pour habiller le vivant. Ce pourrait être une fresque avec digressions multiples. C’est aussi l’histoire d’une histoire, celle de la peinture, remplacée dans l’histoire maternelle par la couture, elle-même changée ici en écriture. Il y a ainsi un droit fil — celui qui tend la toile — de la peinture à l’écriture.
Échantillons est le lien (la fermeture éclair) qui imbrique texte et image. Ecrire sur le vêtement, c’est donc écrire sur les fondements de mes raisons d’écrire : Observer (lire), imaginer (penser), construire (patron), bâtir (un livre comme une robe/une robe comme un livre), coudre-écrire, voir-lire.
Enfin, ces échantillons forment catalogue. On peut donc feuilleter l’ensemble, prendre le temps de regarder, lire les descriptions, choisir. Post-objectiviste, les notices de catalogue sont à prendre au pied de la lettre. Débarrassées de tout lyrisme, elles sont des témoins sobres de la société. Elles sont les “légendes” de l’Histoire.
De la surface à la profondeur, du fragment à la totalité, de la liste à l’ensemble, Échantillons n’est finalement que poésie.
Bibliographie (sélection)
Fiche technique :
Spectacle tout public
durée : 45 minutes
son : 1 micro cravate HF ou amovible sur pied + équipement pour diffusion sonore (MP3 ou CD)
– une table basse
– un mannequin de couture fixé au sol
– un lot de vêtements et tissus de récupération très colorés (suffisamment pour faire « effet tas »)
Agenda : Poésie espace public 2016
jeudi 4 février : Échantillons, lecture-performance par Véronique Vassiliou
19h30 – Chapelle de Mussonville – Bègles (33)
vendredi 5 février : Atelier d’écriture animé par Véronique Vassiliou
avec les classe de 1ère des métiers de la mode et du textile du Lycée Vaclav Havel, Bègles (33)
samedi 6 février : Rencontre avec Véronique Vassiliou
11h00 – Bibliothèque municipale de Coutras (33)